Ces derniers temps, j'ai été amenée à
réfléchir sur ma féminité, sur ma façon de la vivre quotidiennement, et ma
façon à moi d'en jouer d'une certaine manière.
Pour la première de fois de ma vie, je dois admettre m'être sentie jugée pour mon rouge à lèvres. Et comme bien souvent lorsque qu'un sujet me questionne, j'écris, et je recherche les réponses. D'où l'idée de cet article.
Pour la première de fois de ma vie, je dois admettre m'être sentie jugée pour mon rouge à lèvres. Et comme bien souvent lorsque qu'un sujet me questionne, j'écris, et je recherche les réponses. D'où l'idée de cet article.
Je suis une jeune femme de 24 ans qui aime prendre soin d'elle, j'aime me mettre en valeur à l'aide des cosmétiques. Oui, ce moment où dans la salle de bain, je me consacre du temps avant d'aller travailler c'est mon moment à moi, mon rituel. Ça peut paraitre totalement con pour certains, mais je me sens l’âme d'un Picasso. Je choisis les couleurs, les combinaisons, mes produits, j'expérimente, je teste, j'estompe, j'illumine, je marque.. Le maquillage est une certaine forme d'art ( il y a d'ailleurs un métier qui a pour titre " make-up artist''), et c'est aussi un passe -temps comme un autre. Certains collectionnent les timbres, moi ce sont les rouges à lèvres que j'accumule.
Je me maquille, d'autres diront "abondement", il est vrai que j'ai assez de produits et de pinceaux pour deux vies, un vrai Sephora à domicile, et alors ? Cela fait-il de moi une femme superficielle, ou le stéréotype de la femme qui suit le précepte « sois belle et tais-toi », ce serait mal me connaître.
La société veut nous mettre dans des cases, et c'est bien connu, il y a aujourd'hui des diktats pour à peu près tout.. Mais, ne vous est-il jamais venu à l'esprit que si une femme se maquille c'est avant tout pour elle ?
Je me maquille depuis l’âge de 19 ans, et aussi loin que je me souvienne, je ne me suis jamais sentie obligée de le faire pour plaire à telle ou telle personne, il m'arrive même de m'en passer (et ça m'arrive bien souvent, vous savez).
Alors, quand on me pose la question sur la compatibilité de mes idéologies féministes et mon rouge à lèvres, je ris jaune. En quoi mes convictions, et mon admiration pour notre chère Simone de Beauvoir sont incompatibles ? Si je veux lire "Mémoire d'une jeune fille bien rangée" tout en arborant une bouche rouge carmin, et bien qu'à cela ne tienne !
Je ris aussi lorsque l'on dit à une femme "tu serais mieux sans" et si cette dernière se sent bien avec. Et si elle s'aime, se préfère comme ça ?
Après tout, il s'agit de son corps et elle en fait bien l'usage dont elle souhaite. Mon corps m'appartient. Je peux décider d'aller à la fac perchée sur des talons de 10 cm sans pour autant me sentir ridicule, je peux également préférer la légèreté des ballerines aux talons aiguilles. L’important, en réalité, c'est vous, et uniquement vous !
Être toujours maquillée, et ce en toutes circonstances ne fait pas de vous une femme moins compétente au travail qu'une autre, ou moins intelligente, ou encore superficielle, et l'image de frivolité ne réside pas dans un rouge à lèvres ou dans une ombre à paupières.
Renvoyer une bonne image de moi, je m'en fou, car si l'on prend le temps de creuser, si l’on prend le temps de voir au-delà de mon rouge à lèvres et bien on verra une femme bien dans sa peau. J'aime aussi à penser que l'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne.
J'ai grandi avec l'image d'une mère qui a toujours su cultiver sa féminité, tout en restant mère, épouse, et bien d'autres encore. J'ai donc vu ma mère perchée sur des talons aiguilles (alors, que j'en serais moi-même incapable aujourd'hui), je l'ai vu porter de jolis rouges à lèvres (mes premiers ral, sont d'ailleurs les siens).
Petite, je n'avais qu'une hâte, être enfin grande pour moi aussi être aussi jolie que ma maman. Mais, surtout je l'ai également vu s'aimer au naturel, et je m'aime moi-même aussi au naturel, alors pourquoi penser que si une femme se maquille c'est uniquement dans le but de se cacher ? Cela apporte de l’assurance, peut-être, mais le maquillage n'est en rien un masque.
Mais si, vous, vous aimez vous vernir les ongles, arborer des lèvres colorées tous les jours et que vous préférez vous faire l'intégralité du maillot à la cire, et bien cela ne fait pas pour autant de vous une femme moins intelligente ou encore un mouton qui suit bêtement je ne sais quel diktat .Ni une femme moins féministe qu'une autre.
On ne nait pas femme : On le devient. Ne laissez personne vous dicter ce qui est bon ou mauvais pour vous, ne changez pas vos habitudes, et si quelqu'un s’intéresse réellement à vous, alors il vous acceptera telle que vous êtes, avec ou sans maquillage.
L'important c'est que vous vous aimiez. Votre féminité vous appartient et vous êtes libre de la vivre comme bon vous semble, que vous soyez adepte du rouge à lèvres ou pas.
Ne jugez pas la femme maquillée et voyez bien au-delà de son rouge à lèvres.
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